SANTÉ
Risque de grève générale illimitée
Si rien de concret et d’immédiat ne vient des autorités, le syndicat menace d’aller vers un blocage illimité de tous les hôpitaux du pays.
La Fédération de la santé a regroupé hier ses cadres syndicaux au siège de la Centrale afin de faire le point sur ses deux journées de grève. Cette rencontre a été suivie, dans le courant de l´après-midi, d´un point de presse animé par le secrétaire général de la fédération, M.Rouaybia.
D´entrée de jeu, le conférencier a annoncé un «taux de suivi égal à 100 % dans la capitale et proche de celui-ci dans le restant des wilayas du pays». Il s´est donc déclaré très satisfait par «le travail accompli par les syndicalistes et par la fantastique mobilisation observée chez les travailleurs».
Cela avant de rappeler que contrairement à d´autres syndicats, n´en citant aucun en particulier, «la fédération de l´Ugta se bat pour tous les professionnels de la santé, médecins, techniciens et agents de l´administration confondus».
Le conférencier a ajouté pour dire qu´en dépit de cette réussite éclatante, les pouvoirs publics n´ont pas daigné donner suite aux revendications brandies par les représentants des travailleurs de la santé, exception faite de la tentative de médiation, avortée, entreprise par le ministère du Travail entre le syndicat et sa tutelle. D´où la menace, reprise en choeur par tous les présents: «Au cas où rien de concret et d´immédiat ne serait fait dans les plus brefs délais, nous irons vers une nouvelle grève, plus longue, peut-être même illimitée.»
Pressé de question, le responsable de la Fédération de la santé et de la protection sociale précise: «Cette décision sera probablement prise dans le courant de la semaine prochaine.» Le risque, donc, continue de planer très sérieusement sur les hôpitaux et les centres de soins algériens. D´autant que la fédération jouit du soutien indéfectible de la Centrale Ugta partie elle aussi en guerre contre la politique sociale et économique suivie actuellement par le gouvernement.
Quant aux raisons qui poussent à ce durcissement de ton, le conférencier explique que «les professionnels de la santé ne peuvent pas soigner convenablement les malades s´ils sont eux-mêmes dans un état lamentable, ce qui est le cas actuellement».
En gros, trois revendications, vieilles de plusieurs années, sont brandies par les grévistes, à savoir la revalorisation du régime indemnitaire pour l´ensemble des professionnels de la santé, la finalisation du statut particulier lié à cette fonction et la question du logement social.
Sur ce dernier point, l´on croit savoir de sources proches du ministère de la Santé, qu´un contrat serait en phase de finalisation entre cette institution et l´Aadl dans le cadre de la construction de logements en faveur de cette catégorie professionnelle.
En réponse à une question sur la réaction virulente du Snapap concernant cette grève, M.Rouaybia précise que «ce taux de suivi exceptionnel montre bien le camp que les travailleurs ont choisi», avant de conclure qu´ «il n´y a pas de syndicats autonomes dignes de ce nom dans le secteur de la santé» sous les applaudissements des présents. Une affaire à suivre...De près...