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Le président Tebboune reçoit son homologue de la Rasd avant une réunion au Conseil de sécurité sur l’action de la Minurso

Sahara occidental : la pression algérienne

L’élection de l’Algérie au Conseil de sécurité a contribué à remettre la question sahraouie au centre de l’instance onusienne.

Le président de la République a reçu, hier à Alger, le président de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd), Brahim Ghali. La rencontre qui s'est déroulée en présence du chef d'état-major de l'ANP et du directeur de cabinet à la Présidence, côté algérien et le ministre conseiller chargé des affaires diplomatiques, le chef d'état-major de l'Armée sahraouie, et l'ambassadeur de la Rasd à Alger, côté sahraoui, intervient dans un contexte régional et international qui a tendance à éclipser la cause du Sahara occidental. L'agression sioniste contre la bande de Ghaza a, en effet, mobilisé toutes les énergies. Aussi, cette rencontre au plus haut niveau entre l'Algérie et la Rasd est de nature à souligner l'attachement de l'Algérie à l'autodétermination du peuple sahraoui, comme le stipule d'ailleurs des résolutions de l'ONU. Le timing de cette rencontre n'est manifestement pas fortuit, puisqu'il vient conforter d'une manière ou d'une autre, la saisine officielle de l'envoyé spécial de l'ONU au Sahara occidental, Staffan de Mistura. Le représentant du Front Polisario a en effet été reçu par le responsable onusien la veille de la rencontre entre les deux présidents algérien et sahraoui qui, lui-même intervient le jour même d'une séance de consultation au Conseil de sécurité de l'ONU sur la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso). Il n'est pas besoin de souligner le rôle joué par l'Algérie pour la convocation de cette consultation et les arguments développés par son représentant au Conseil de sécurité sur ce dossier précisément. Le droit international devrait s'appliquer naturellement sur une question classique de décolonisation. Le Sahara occidental est d'ailleurs, le seul dossier africain encore pendant au niveau de la Commission de décolonisation de l'ONU. La position de l'Algérie vis-à-vis de cette cause relève d'un principe fondamental qu'elle a défendu pour l'ensemble des questions de décolonisation en Afrique. Si Alger fut la Mecque des révolutionnaires, c'est précisément pour son rôle majeur dans le soutien aux causes des peuples africains pour leurs indépendances.
Les tergiversations de la puissance administrante du Sahara occidental, de même que deux pays membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, ont empêché la réalisation du droit international pour la dernière colonie du continent. Il s'en est suivi une situation défiant toute logique légale, avec notamment une reconnaissance d'une prétendue marocanité du Sahara occidental «twittée» par l'ex-président américain, Donald Trump, contre une normalisation du Makhzen avec l'entité sioniste. Un précédent grave et un déni de justice international qui ont jeté un voile de menace sur toute la région. L'accord militaire signé entre les deux entités colonialistes a complexifié le règlement de la question sahraouie, mais n'a, à aucun moment, atteint la détermination de la Rasd d'affirmer sa volonté d'indépendance.
L'élection de l'Algérie au Conseil de sécurité de l'ONU en qualité de membre non permanent a largement contribué à remettre la question sahraouie au centre des débats de l'instance onusienne, non pas comme un «conflit à faible intensité», mais en véritable question de décolonisation. Les succès diplomatiques engrangés par la Rasd, ces derniers mois, sont le fait d'un activisme de la représentation algérienne à l'ONU. La Consultation organisée, hier, au Conseil de sécurité qui fait écho aux victoires sahraouies devant la Cour européenne de justice qui a invalidé des accords de pêche UE-Maroc, est un autre signe d'une lutte qui est loin d'être finie, mais qui fait dire aux observateurs de la scène régionale que le Maroc ne convainc que par le chantage, la coercition et la corruption des élites occidentales.
Dans ce contexte miné par des agissements égoïstes pour certains, complotistes pour d'autres et carrément maffieuses pour des lobbies marocains activant dans la criminalité transnationale, les consultations algéro-sahraouies viennent remettre les choses à leur place, à travers l'interpellation de l'ONU et le recours au droit international. Tout le reste relève de l'agitation stérile, dont le Makhzen est passé maître.

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