Commémoration de 66e anniversaire de la mort des deux héros de la Révolution
Un duo fait d’héroïsme
Les parcours du colonel Amirouche et de Si El Haouès étaient presque identiques en termes d’engagement et de détermination.

Deux hommes, deux héros et même destin. Telle est la description idéale qui correspond à deux vaillants martyrs de la Révolution nationale, le colonel Amirouche et le colonel Si El Haouès, en l'occurrence. Ils étaient des jumeaux du sacrifice suprême, ils ont pu inscrire leur nom sur les feuilles glorieuses de l'épopée nationale. Amirouche et Si El Haouès ont trouvé la mort en même temps et dans le même endroit. C'est dire que le hasard et l'histoire se rencontrent pour produire un fait homérique, à savoir l'alliance par le sang versé par les deux braves de la nation afin que l'Algérie puisse bénéficier de son autodétermination et vivre sous son ciel souveraine et indépendante.
Le directeur du Centre national d'études et de recherche sur la résistance populaire, le Mouvement national et la Révolution du 1er Novembre 1954, Hocine Abdessettar, a déclaré à l'occasion de la commémoration de la mort au combat des colonels Amirouche (1926-59) et Si El Haouès (1923-59) que «c'est une occasion de rappeler les immenses sacrifices des martyrs et des moudjahidine et de préserver la mémoire nationale. Ces événements nationaux constituent une occasion pour immuniser les générations en les rattachant à l'histoire de la glorieuse Révolution de Novembre», et d'ajouter: «Les jeunes ont aujourd'hui besoin d'être immunisés contre toutes les menaces qui les entourent, et cela ne peut être réalisé qu'en adhérant à l'histoire et à la mémoire de notre Révolution. Il n'existe rien de mieux que l'exemple donné par les martyrs pour immuniser les générations.»
Le sacrifice exprimé par Amirouche et Si El Haouès est identifié comme haut sens d'appartenance à une grande nation éprise de liberté et de dignité. Retracer la vie des deux martyrs, tombés au champ d'honneur le 29 mars 1959 à Djebel Thameur, à Aïn El Melh, dans la wilaya de M'sila, ce n'est pas une mince affaire. Les deux héros ont montré une grande rigueur à la fois politique et militaire durant la guerre de Libération nationale. Ils étaient préoccupés par le combat libérateur qui devait se solder par le recouvrement de la souveraineté nationale même si cela devait coûter leur vie et la vie des autres moudjahidine qui ont prêté serment de ne pas revenir en arrière quant il s'agit de la libération du pays et de son indépendance. À propos de la mort au combat des deux héros, Amirouche et Si El Haouès, le moudjahid et l'historien de la guerre de Libération nationale Lakhdar Meziani a indiqué que «ces dirigeants, dont Si El Haouès et Amirouche, qui ont accompli leur devoir envers la patrie, oeuvraient à rapprocher les points de vue et à unir les efforts entre les différentes parties, se déplaçant dans des conditions difficiles pour atteindre l'objectif de hisser haut l'emblème national, en dépit des complots de l'ennemi», et d'ajouter «La coordination des idées et l'objectif commun de la lutte politique et militaire qui ont accompagné toutes les étapes du recouvrement de la souveraineté nationale ont permis d'atteindre le but recherché par les dirigeants de la Révolution libératrice», a-t-il argué. Les parcours du colonel Amirouche et de Si El Haouès étaient presque identiques en termes d'engagement politique et de leur détermination à mener la lutte de libération nationale. En novembre 1958, le colonel Amirouche et le colonel Si El Haouès ont participé à la réunion historique qui a pris après le nom de la «réunion des colonels» dans la Wilaya II. Cette réunion a été l'occasion pour les deux colonels d'avoir un regard et une approche très responsable et conciliatrice afin de dépasser les problèmes qui étaient posés au niveau de la structure de la Révolution nationale, à savoir la question de l'acheminement des armes et d'autres problèmes de coordination et d'organisation.
La prouesse d'Amirouche et de Si El Haouès s'est faite exprimer lors de cette réunion stratégique pour le cours de la Révolution et de sa continuité. L'armée coloniale française avait tendu une embuscade aux deux colonels et les moudjahidine qui les accompagnaient. Ies témoignages des acteurs et des historiens disaient que l'opération ressemblait à une «armada» pour déclencher une guerre et non pas une embuscade. Des moyens musclés ont été déployés, y compris des avions de guerre pour encercler les deux héros de la Révolution nationale. Djebel Thameur témoigne de la bravoure déployée et exprimée par les deux colonels et leurs hommes qui ne se sont pas rendus et ont continué la bataille jusqu'à ce qu'ils rendent leur âme, en tombant en martyrs au champ d'honneur.