FRONT DE LIBÉRATION NATIONALE
Un parti au centre...des débats
A entendre M.Abdelaziz Belkhadem, son parti ne serait ancré ni à gauche ni à droite, il se situerait au centre.
C´est que le parti au pouvoir compte introduire une forte dose de «social» dans son programme, en privilégiant de s´attaquer aux défis lancés par un front social en ébullition. Tous les problèmes du chômage (qui se situerait autour des 15% selon les chiffres officiels) et de la crise du logement sont endémiques mais loin de constituer une particularité de la société algérienne.
Libéré des contraintes du volet sécuritaire qui a occupé pendant plus d´une décennie le devant de la scène médiatique et politique, le Front de libération nationale compte s´investir davantage et prendre à bras-le-corps les frémissements d´une rentrée sociale qui s´annonce bien ardue au point d´hypothéquer les avancées positives engrangées sur le plan des revendications salariales. Requinqué par les décisions du président de la République qui a tranché en faveur de ses propositions, le Front de libération nationale et à sa tête, M.Abdelaziz Belkhadem, a plus d´une carte dans sa manche.
Il entend descendre dans l´arène des prochaines élections électorales avec, à son programme, la ferme intention d´investir le terrain de la justice et de la protection sociale en s´attaquant au fléau du chômage dont il a fait apparemment une des priorités de l´action gouvernementale.
Les décisions taxées de populistes prises en faveur des augmentations de salaires, ardemment soutenues par le FLN, ont mis, en réalité en toile de fond, un débat occulte de théorie économique dont son rival et néanmoins «compagnon» de l´Alliance avait pris le contre-pied.
Le Rassemblement national pour la démocratie (RND), sous la houlette de son secrétaire général et surtout chef de gouvernement à l´époque, avait soutenu que les augmentations de salaires devaient dépendre d´une économie productive, créatrice de richesses, dont les bénéfices seraient par la suite redistribués au secteur tertiaire (administrations et services) considéré lui comme secteur non productif, ce qui a entraîné l´ex-chef de gouvernement, M.Ouyahia, à prononcer la malencontreuse formule des «augmentations illégitimes», provoquant, par là même, une des raisons de son départ de la chefferie du gouvernement.
A son opposé, le Front de libération nationale prône la relance économique par l´encouragement à la consommation, par le biais d´un pouvoir d´achat revigoré, qui ne peut se mettre en pratique sans une augmentation des revenus, condition «sine qua non» d´un tel choix d´option économique. Est-ce que cela reviendrait à dire que le FLN a opéré un coup de barre à gauche?
Le réchauffement des relations entre le Parti socialiste français et le Front de libération nationale, interprété par certains observateurs comme une possibilité d´adhésion du FLN à l´Internationale socialiste relève plus de l´hypothèse d´un retour aux affaires très probable du PS français et de futures relations qui se dessinent entre deux partis au pouvoir. Dès que l´on aborde l´Algérie, et le monde arabo-musulman en général, les classifications des partis en partis de droite ou de gauche, s´estompent au point que leur discernement devient de plus en plus insaisissable. Cela peut conduire à des questionnements ou à tout le moins, appelle à une explication. Alors le FLN au centre? A lui de le prouver...