Un parti plus conforme à ses objectifs
Il a fallu l’arrivée de Benflis à la tête du FLN pour que cette formation se décide enfin à réviser ses statuts.
Le FLN, parti d´essence social-démocrate, a révisé depuis sa vision des choses. Il n´est plus un parti de gauche, résolument inscrit dans la ligne socialisante comme il l´a été durant une trentaine d´années. Depuis environ une dizaine d´années, les données ont foncièrement changé. Le plus vieux parti du pays a fait siennes les thèses de la mondialisation et de l´économie de marché. Désormais, il n´est plus question de parler socialisme dans les rangs des militants, même s´il est toujours question d´un minimum de justice sociale, et même de batailler en vue d´intégrer les rangs de la deuxième Internationale. Il était donc tout naturel que quelqu´un pense un jour à revisiter de fond en comble les statuts, devenus obsolètes, de ce parti dont le triomphe aux deux dernières élections lui permet de prendre les rênes du pays. Le fonctionnement suivant le schéma classique d´un secrétaire général, d´un bureau politique et d´un comité central est un héritage de l´ancien FLN, balayé en même temps que les réflexes anté-octobre 88.
La mise en place du poste de président de parti, d´un bureau national et d´un conseil national, au cas où le congrès entérinerait les changements ainsi élaborés, permettra au FLN de mieux affronter les défis qui seront siens tout au long de la législature à venir et, plus encore, en prévision de la présidentielle d´avril 2004.
Il ne fait aucun doute, à ce sujet, comme nous avons pu l´apprendre de différentes sources proches de ce parti, que le FLN soutiendra une seconde candidature du Président Bouteflika. Il ne fait pas, non plus, de doute que le secrétaire général du parti, probable président du parti, sera reconduit à la tête de l´Exécutif au regard des réalisations importantes accomplies grâce au doublé gagnant que représentent Abdelaziz Bouteflika et Ali Benflis. Ce congrès, qui s´annonce sous de bons auspices, n´en soulève pas moins pas mal de convoitises et de spéculations développées par médias interposés.
Les courants qui traversaient ce parti et qui ont fini par en être expurgés tenteraient de revenir à l´occasion de ces assises que certains promettent difficiles, pour ne pas dire houleuses.
Des voix s´élèvent même qui tentent d´opposer le Président Bouteflika, membre de la direction du FLN, à son Chef du gouvernement. On met en avant, pour ce faire, des arguments fallacieux tels que la «républicanité» de l´un et l´islamisme de l´autre, poussant le bouchon jusqu´à prétendre sauver la République en poussant Benflis à briguer un mandat présidentiel sous la bannière de son parti.
Les données ont foncièrement changé au sein de ce parti. Les vieux réflexes ne sont plus de mise.