IL S’EST JETÉ DANS L’OUED EL-HARRACH
Un repenti du GIA se suicide
Il a fallu quatre jours pour que la Protection civile retrouve son corps.
Un repenti du GIA, amnistié et qui a réintégré la société depuis plus de deux années, s´est donné la mort il y a une semaine en se jetant du haut du pont de l´oued El-Harrach. Sa famille, qui est restée quatre jours sans nouvelles, a été invitée à identifier le corps repêché et déposé à la morgue pour autopsie. D´après un de ses proches, son corps a été repêché à l´endroit dit «Sablettes», sur le côté de l´autoroute du Caroubier alors qu´on avait pensé, en premier lieu, à un assassinat. Cependant, l´absence de toute trace de blessure ou de brutalité sur son corps et surtout le témoignage de certains riverains de l´oued El-Harrach ont conforté la thèse du suicide. Selon des témoins, qui ne se sont manifestés qu´après le repêchage du corps, «un homme âgé d´une trentaine d´années a été vu en train d´ôter sa gandoura et d´enjamber la balustrade du pont qui traverse le centre-ville d´El-Harrach pour donner sur la gare ferroviaire, avant de disparaître dans le vide. Comme il faisait déjà nuit, vers dix-neuf heures, on n´a pas été certain d´avoir vu quelqu´un tomber dans l´eau, et on a eu l´impression qu´il se tenait sur le côté du pont pour une raison ou une autre.» Selon toute vraisemblance, le faible courant de l´oued a poussé le corps inerte vers la mer, où il a été trouvé, dérivant sur pratiquement deux ou trois kilomètres à l´Ouest. L´oued, à la faveur des dernières grosses pluies, se déverse dans la mer dont l´embouchure est très proche. L´enterrement qui devait avoir lieu lundi dernier a été retardé d´une journée par les responsables hospitaliers, afin que l´autopsie puisse se faire de manière approfondie. Finalement, les résultats sont venus corroborer les témoignages de citoyens qui ont vu un homme enjamber le pont le jour-même où l´autopsie établit comme étant celui de sa mort. Ce n´est que mardi, dans la matinée, que le corps a été remis aux parents de la victime. Un débat s´en est suivi dans les milieux islamistes d´El-Harrach sur cette énigme, sachant que le suicide est un acte interdit et illicite dans la jurisprudence musulmane et que le défunt était tout sauf un partant volontaire pour l´au-delà. La situation sociale souvent catastrophique dans laquelle se retrouve la majorité des repentis a été abondamment traitée, et il n´est plus à propos de répéter que cette situation a parfois été un motif d´un retour aux maquis. Les responsables de l´AIS ont noté, l´année dernière, cette situation épineuse pour ceux qui ont déposé les armes, réintégré la société et transmis avec douleur aux autorités les problèmes liés à la nouvelle vie du repenti (réintégration professionnelle, blocages au niveau de l´administration, manque de documents, restriction des droits civiques, etc.).