L'Expression

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Elles ne seront que 34 femmes à y siéger

Une Assemblée au masculin-pluriel

L’espace politique demeure un champ de luttes pour des positionnements tactiques dans une stratégie plus globale d’accession au pouvoir.

Dur apprentissage pour nos candidates! L'Assemblée populaire nationale se déféminise. «Une Assemblée sans femmes est une Assemblée infâme» soulignait feu Mohamed Boudiaf, assassiné le 29 juin 1992 à Annaba. Presque trente ans plus tard, une tournure de cette déclaration donnera, à coup sûr, une « Assemblée sans femmes est une Assemblée infâme». Si la loi organique relative au régime électoral, encourage la représentation de la femme, en parité et en égalité, sur les listes électorales afin d'abroger le système des quotas, et à accorder l'avantage du siège en cas d'égalité, après décompte dans les suffrages (du moins sur le papier), il n'en demeure pas moins qu'elles sont assujetties au bon vouloir masculin, ou stigmatisées, une fois élues, dans les processus décisionnels locaux et nationaux. D'ailleurs, elles ne représenteront que 8,35% de la nouvelle composante de l'Assemblée populaire nationale. Au départ, elles étaient 8305 femmes, sur les 22.500 potentiels députés, à s'être portées candidates dans des listes indépendantes ou partisanes au titre du scrutin. Mais au final, elles ne seront que 34 à décrocher le sésame ouvrant les portes du palais Zighoud Youcef. Et dire que le nombre de femmes-électrices s'élève à 11 millions sur 23 millions d'électeurs, soit 46% de l'électorat global. Une chute vertigineuse en dépit de la réduction du nombre de sièges à l'APN. Une chute entamée lors de la précédente législature puisqu'elles n'étaient que 112 alors que leur nombre s'élevait à 145 lors de la législatures de 2012. Les lectures et les analyses, au même titre que les causes, varient selon les observateurs.
Mais tous s'accordent à pointer du doigt le mode de scrutin proportionnel, prévu dans l'article 191 de l'ordonnance 21-01 portant loi organique relative au régime électoral, permettant à l'électeur de voter pour une liste de candidats en choisissant un ou plusieurs candidats de cette liste. En effet, cet article n'a pas joué en faveur des candidates, d'autant que ce mode ne garantit pas de facto un nombre de sièges à la femme, au sein de l'Assemblée populaire nationale.
Cette régression du nombre de femmes au prochain Parlement démontre, d'une part, la dominance de la société patriarcale, et, d'autre part, confirme une régression à la fois de la vie politique et de la condition féminine en Algérie.
Autre raison invoquée: la stratégie électorale adoptée, à l'instar de celle du président du Front de la bonne gouvernance, Aïssa Belhadi, qui affirmait: «Nos beautés sont des médecins, des ingénieurs, des mariées, des directrices... Nous vous avons ramené des fraises, mais sélectionné, pas celles destinées à l'Afrique du Sud. Nous avons réuni des compétences et des élites, conformément à l'objectif de notre parti, qui est de distinguer les élites populaires». Ce qui prouve que l'espace politique demeure un champ de luttes pour des positionnements tactiques dans une stratégie plus globale d'accession au pouvoir.
Est-ce à dire que la société algérienne refuse d'être guidée par une femme? Le doute n'est plus permis. L'esprit tribal et les considérations régionales ont encore de beaux jours devant eux.

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