L'Expression

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Dans l’attente du prochain Sommet arabe à Alger

Une déroutante normalisation faute de repères

Les repères qui constituent les nations de ce siècle semblent s’enfoncer dans les sables mouvants, y compris pour le Monde arabe qui évolue sans boussole vers un idéal flou et sans consistance.

Les plus avertis, parmi nous, diraient que le monde s'oriente vers une nouvelle voie, porteuse de nouveaux défis, où le nerf de la guerre serait encore plus tenace et plus menaçant pour les pays fragiles qui n'arrivent pas encore à s'insérer dans la religion de la mondialisation. Dans le Monde arabe, plus précisément dans les pays du Golfe, on constate des désistements inquiétants sur les principaux repères qui les guident, au point où l'on ne demande plus conseil aux pays frères quand il s'agit de choix vitaux qui exigent un moment de réflexion.L'ancienne candidate à la présidentielle aux USA, Hillary Clinton, disait, dans ses mémoires, que Oman est le pays le plus sûr quand il s'agit de résoudre un problème majeur dans la région. On a toujours pensé que l'Arabie saoudite était le pays le plus fidèle aux Yankees sur le plan géostratégique. Or, il s'avère que ce n'est pas le cas, puisque la guerre de l'Opep, conduite par les Saoudiens, toujours en cours, pour réduire les exportations de pétrole, est dirigée contre les intérêts des Américains, qui ont fait des extractions du schiste leur nouvelle arme de guerre. Mais, ce n'est qu'un détail, si on se fie aux déclarations de Trump, qui n'a pas mâché ses mots, après sa visite à Ryadh d'où il est revenu avec des sacs de dollars, en disant que c'était le prix à payer pour se maintenir. En tout cas, il n'a pas été démenti par les Saoudiens; ce qui suppose qu'il y avait du bon sens dans ce qu'il a dit.Certes, l'Arabie saoudite est le pays le plus important dans la région, en raison de ses ressources vertigineuses qui mettent les hommes d'affaires dans des attitudes fiévreuses, mais il reste acquis à la mondialisation qui n'a pas fait que des heureux.Le noeud gordien dans cette équation à plusieurs inconnues, est, sans conteste, la Palestine, cette terre confisquée par les Britanniques pour l'offrir à la diaspora juive, éparpillée à travers le monde, pour en faire une nation. Et depuis 1948, la Palestine vit dans cette situation de ni guerre ni paix, ni État ni terre d'attache pour les Palestiniens. Et au fil des jours, ce nouvel État est devenu puissant, grâce au soutien inconditionnel de l'Occident, mais, surtout, de la lâcheté des arabes qui n'ont jamais compris qu'une entité qui n'est pas enracinée dans la terre de ses ancêtres reste vulnérable. L'on a vu, lors des dernières escarmouches, comment le Hamas a réussi, avec des moyens limités, à forcer Netanyahu à recourir aux conciliabules, gardés secrets, pour arrêter les missiles palestiniens.La Palestine, qui constitue la raison d'être de la cause arabe, semble être omise dans l'agenda des sommets arabes qui ne l'évoquent qu'en temps de guerre. Il y a bien évidemment des pays qui font exception à la règle, dont l'Algérie, qui ne lésinent pas sur les moyens diplomatiques ou économiques pour donner du crédit au combat des Palestiniens pour un État souverain et non pas une parcelle de terre, comme un vieux chiffon déchiré et éparpillé çà et là au coeur du Moyen-Orient.
Mieux, les pays arabes sont entrés depuis un certain temps dans la normalisation, surtout depuis le mandat de Trump, qui les a secoués, en proposant El Qods comme capitale de l'État sioniste, puis l'apparition sur scène du prince héritier saoudien, Mohamed Ben Selmane, qui a montré des dispositions à aller dans ce sens.Le dernier acte en date, s'est produit avant-hier, quand le ministre des Affaires étrangères israélien, Lapid, a rendu visite à Manama pour acter les rapports de normalisation avec Bahrein, en inaugurant l'ambassade israélienne dans cette île. Faut-il rappeler que Bahrein ne fait que ce qu'ont fait le Maroc, l'Egypte et la Jordanie, en attendant les autres qui s'installent dans la précipitation, comme s'il s'agissait d'un acte salvateur?À ce titre, le prochain sommet de la Ligue arabe, qui se tiendra bientôt à Alger, promet d'être révélateur. Loin des polémiques et des fuites en avant, il y a des donnes fondamentales qui méritent une halte. Le Monde arabe est un continent à part, de par ses richesses -la majorité de ses pays sont producteurs de pétrole et d'autres richesses incommensurables. Sa langue figure en troisième position à l'Onu, dans les réseaux informatiques et dans ses chaires, qui sont très choyées dans toutes les universités du monde. Et l'islam est la première religion en nombre de fidèles. Sur tous les plans, le Monde arabe figure parmi les nations les plus imposantes. Mais il souffre d'une identité qu'il sous-estime, parce qu'il n'a pas pu s'imprégner de la démocratie ni créer sa propre praxis pour gérer son monde, en accordant la chance aux compétences qui ont prouvé leur savoir-faire là-bas, en Occident, quand on leur donne une chance. 

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