PLAN MAROCAIN D’«AUTONOMIE» DU SAHARA OCCIDENTAL
«Une étape très grave»
Le maroc et la France transgressent, de nouveau, les résolutions onusiennes sur le Sahara occidental.
Le Royaume chérifien propose, à contre-courant de la légalité internationale, un projet dit de «large autonomie» et l´Hexagone, l´allié numéro un du Maroc, approuve d´ores et déjà et qualifie cette dernière sortie de «constructive». Ce n´est pas une nouveauté, mais une violation de plus de la légalité internationale qui consacre le droit du peuple sahraoui à son autodétermination. Lors d´un point de presse tenu, hier, dans les locaux de l´ambassade de la Rasd à Alger, Mohamed Salem Ould Salek, ministre sahraoui des Affaires étrangères, a estimé, la rage dans le coeur, que «le Maroc vient de franchir une étape très grave». «C´est une provocation gravissime et une agression contre les résolutions de l´ONU qui consacrent le droit du peuple sahraoui à son indépendance», s´insurge le ministre sahraoui. Cette nouvelle tricherie marocaine, confectionnée «unilatéralement», sinon en «complicité» avec ses alliés, ne peut être qu´une «énième tentative d´enterrer le plan de paix proposé par James Baker et approuvé par l´ONU». M.Ould Salek, met en garde les Nations unies quant aux conséquences néfastes qui peuvent découler des agissements marocains. «La monarchie marocaine doit cesser et mettre un terme à sa politique expansionniste destinée à détourner l´opinion publique marocaine, faute de pouvoir créer l´espoir au niveau interne», déclara Mohamed Salem Ould Salek. Pourquoi le Maroc n´envisage-t-il pas cette «autonomie» telle que proposée dans le plan Backer? La réponse est toute simple. Le Royaume savait très bien que si cette option d´autonomie passe par la voix référendaire, le peuple sahraoui, souverain sur son territoire, optera, sans l´ombre d´un doute, pour l´indépendance pure et simple.
C´est pourquoi le Maroc ne cesse de proposer des pseudo-solutions afin de détourner le plan Baker qui suggère un référendum où le peuple sahraoui sera souverain et seul habilité à décider de son avenir. En un mot, le peuple sahraoui s´agrippe encore au principe de l´autodétermination.
Interrogé sur l´effet de la prochaine élection présidentielle française sur la question sahraouie et le processus de décolonisation, Mohamed Salem Ould Salek considère que cette échéance est primordiale. Elle marquera la fin d´une époque «chiraquienne» des plus défavorables pour la question sahraouie. La preuve, le chef de l´Etat français a qualifié, hier, de «constructif» le nouveau plan marocain sur le Sahara occidental. En recevant une délégation marocaine qui s´est rendue, hier à Paris, Jacques Chirac a «remercié la délégation marocaine d´avoir réservé à la France la primeur de ses réflexions sur l´avenir du Sahara occidental et du plan qui l´accompagne, qu´il a qualifié de constructif», a indiqué la présidence française à l´issue de la rencontre. Cette fois-ci, le message est clair. La France revendique ouvertement son soutien à la politique marocaine sur le Sahara occidental. Un échec de plus pour l´Hexagone dans sa politique africaine.
Cette déclaration de la présidence française intervient au moment où le chef de la diplomatie sahraouie espère, à la faveur de l´élection présidentielle française, une contribution pour le règlement de la question sahraouie, «dans l´intérêt de la France ainsi que de toute la région», pour un Etat qui se réclame de droit, cela pourrait inverser la tendance.