Egouts à ciel ouvert

Le boulevard des Aurès fait l´objet d´inondation à répétition ces derniers jours non pas à cause des précipitations, mais en raison de l´éclatement de conduite des eaux. Le débit est si important que cet axe routier se transforme dès le petit matin en rivière.
Une situation qui ne semble gêner aucun responsable puisque aucune intervention n´a été enregistrée jusqu´à hier. Pourtant la commune est pourvue officiellement d´assemblée depuis mercredi matin. Le maire étant installé, qu´attend-on encore pour passer à l´action?
Quand bien même ce n´est pas le cas, les services des voiries sont-ils aussi à l´arrêt? Si l´attente vient à se prolonger, il y a risque de voir le scepticisme prendre le relais de l´espoir, même mitigé, suscité au lendemain des résultats des urnes. Doit-on encore attendre la désignation de l´exécutif communal pour se lancer dans la prise en charge des préoccupations citoyennes?
Autant de questions que semblent poser les riverains et les milliers d´écoliers qui sont contraints chaque jour, de patauger dans l´eau pour rejoindre les bancs de l´école. Partout ailleurs, la situation n´est guère reluisante. Les stigmates des dernières inondations sont présentes dans certains quartiers pour illustrer le laisser-aller. C´est à croire que les services communaux sont à l´arrêt jusqu´à nouvel ordre. On est bien tenté de le croire lorsqu´on constate que les amoncellements de détritus, de terre, conséquences des dernières inondations sont encore visibles, illustrant l´état d´abandon de la ville. Les axes routiers détériorés, les égouts à ciel ouvert, la priorité est là, a-t-on dit durant toute la campagne. Après les discours pleins de promesses pour une vie meilleure, n´est-il pas temps de passer à l´acte?
Ces préoccupations basiques du citoyen, qui se résument à la réfection des conduites d´eaux usées, d´AEP et le ramassage des ordures, détermineront les intentions des nouveaux locataires de la mairie. Force est de constater que rien n´est fait pour l´heure. Le nouveau maire et son équipe, si toutefois il réussira à la former, doit maîtriser aussi bien l´urbanisation anarchique que les structures d´accompagnement. Routes, AEP, voirie, santé, loisirs, environnement. En attendant, le citoyen qui s´est donné la peine d´aller voter ne voit rien venir. Ceux qu´il a portés aux commandes de ses affaires sont en conclave permanent. La prise en charge des problèmes des citoyens n´est pas une priorité pour l´instant du moins.
Après l´ivresse de la victoire, le nouveau maire de la ville de Béjaïa fait face aux exigences émises par ses camarades, élus des autres formations politiques. De par son attitude dépendra l´avenir de la ville de Béjaïa. Conduira-t-il seul les affaires de la ville ou ira-t-il jusqu´à composer, sans calculs, avec ses colistiers. Le spectre de blocage plane à présent pendant que les attentes sont toujours là et leurs prises en charge n´ont pourtant aucun rapport avec la constitution de l´exécutif.