On investit en dépit des obstacles

En dépit des événements qui ont secoué la région trois ans durant, des hommes d´affaires ont investi leur fortune et leur génie créateur dans ce secteur qui a sauvé tant d´ouvriers et de cadres gestionnaires licenciés dans le cadre de la fermeture et la liquidation des entreprises publiques.
La récession, le chômage, le gaspillage des ressources rares et la dégradation de l´environnement ont été autant de méfaits générés par le système économique de l´Algérie des années 70, 80 et 90. A la faveur de la transition entamée dans les années 90 vers l´économie de marché et par voie de conséquence vers la libre entreprise, la petite et moyenne entreprise s´est imposée comme le palliatif principal d´une économie locale créatrice d´emplois et génératrice de valeur ajoutée.
Dans la wilaya de Béjaïa, une multitude d´entrepreneurs privés ont investi des sommes colossales créant des fabriques et usines créatrices d´emplois. Creuset de l´esprit d´initiative et de créativité, la PME occupe plus de la moitié de l´emploi total. Elle produit une forte valeur ajoutée grâce à sa fonction en tant qu´agent d´intégration de l´économie.
La laiterie Soummam est à son cinquième exercice bénéficiaire consécutif avec une croissance notable du chiffre d´affaires, c´est ce que nous a révélé récemment et avec fierté le gérant de cette entreprise d´agroalimentaire implantée dans la zone industrielle Taharacht près de la vallée de la Soummam.
Les observateurs de la scène économique à Béjaïa estiment que la PME sera l´un des acteurs du changement et du progrès social à l´avenir en raison essentiellement de son évolution, sa souplesse et sa malléabilité.
La PME s´adapte à toutes les situations dans un environnement voué à la concurrence soutiennent les mêmes observateurs.
La PME utilise les matières premières locales et les déchets de la grande industrie et produit jusqu´à 70% de la valeur ajoutée hors hydrocarbures.
Flexible à merci, la PME focalise les forces économiques et capte les capitaux des gros investisseurs et des multinationales.
A ce titre, la présence de Danone et Nestlé est assez illustrative en la matière.
Ces dernières ont déjà concrétisé de nombreux contacts de partenariat avec des entreprises locales.
D´autres projets d´association avec de grandes entreprises étrangères sont en gestation, expliquent certains investisseurs privés, qui, tout en refusant de dévoiler les noms de leurs futurs partenaires économiques, déplorent, cependant, que les pouvoirs publics n´accordent pas beaucoup d´attention à ce secteur. Pis, le chemin laborieux de l´investissement est accablé par une bureaucratie démesurée et une fiscalité accablante.
A cela, il faut bien ajouter l´inefficacité des services douaniers et portuaires et le non-accès au crédit et aux moyens de paiements extérieurs; ce sont là d´autres plaintes des opérateurs économiques.
L´épineux problème du foncier est l´autre facteur décourageant qui constitue à lui seul un obstacle révoltant de nature à faire fuir le plus hardi des investisseurs. Malgré ce climat qui n´est pas du tout indiqué pour une venture économique, la PME connaît un essor des plus enviables dans région de Béjaïa, qu´en sera-t-il si tous les obstacles sont levés devant cette libre entreprise. Et c´est en fait là la véritable question que tout un chacun se pose sans pour autant trouver de réponse du moins pour l´heure.