L'Expression

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100 millions pour un faux témoignage

L’appel existe en vue de permettre à la justice de corriger une erreur. Le justiciable peut alors s’enorgueillir d’avoir cru en la justice.

Souilah H. a quitté la magnifique salle d'audience de la cour en criant «Vive la justice». Que dire de plus? Quelqu'un qui voue la justice aux fleurs, ne peut qu'être heureux car au tribunal, il a tout simplement été «joué»! C'est le prévenu qui l'aurait soufflé durant les débats! «Ce matin, Djelloul est venu au box me dire qu'il ne pouvait rien faire.
Les mêmes procédés qui nous ont servi au tribunal, ont été utilisés.
Le juge qui va rentrer et les trois autres qui l'accompagnent, vont simplement lire et confirmer le verdict! Ne te casse pas la tête!»
Les faits sont graves en eux-mêmes, car il s'agit d'un abus de confiance caractérisé. «Nous sommes en 2018, le 7 juillet précisément: Souilah H. remet de la marchandise faite essentiellement de pièces de l'électronique pour une valeur estimée à plus de 9 milliards 500 millions de centimes. Au douar d'à côté, le lot de marchandises est entreposé. Souilah va vite regretter cette aveugle confiance en Abdelkadous G. avec qui il a eu à commercer maintes fois, puisque, quelque temps après, il a appris la cinglante nouvelle, avec tristesse et douleur, que son bien avait été revendu en catimini. Jamais dans cette localité qu'aiment bien les visiteurs, les curieux, habitués des salles d'audience n'ont eu à assister à des débats contradictoires où finalement, la justice a triomphé... proprement! Il faut le souligner illico presto, la victime d'abus de confiance, fait prévu et puni par l'article 376 du Code pénal a passé de très mauvais moments devant le témoignage d'un proche de l'inculpé numéro un au début du procès. Il est vrai que le témoin était, selon ses pro- pres dires, un repris de justice qui a été cloué sur place lorsque la victime a crié à l'intention de l'austère président de la chambre pénale que «ce bonhomme m'avait menacé de mort, et je n'ai pas peur de la mort». Acte a été pris, le témoin sera, par la suite, confondu et le juge demandera au policier chargé de la sécurité de la salle d'audience d'avoir à l'oeil ce témoin auteur d'un faux témoignage. D'autres témoins aideront beaucoup la justice, surtout Abdelhakim G. qui aurait refusé 100 millions pour un faux témoignage. Il l'a dit à la barre.
Les trois défenseurs de la victime et des prévenus, ont tout fait pour convaincre la cour. L'avantage sera incontestablement du côté de l'avocat de la partie civile, armée de preuves jusqu'aux dents...
En effet, arguments convaincants, déclarations contradictoires, témoignages hasardeux souvent mensongers, balbutiements des deux prévenus qui ont mis en place une médiocre stratégie de défense ont placé un tableau qui ne pouvait dégager que la vérité tant et si bien que le procureur général, a laissé l'avocat de la partie civile poser de percutantes questions qui finiront par édifier les membres de la Chambre correctionnelle.
L'assistance était toute ouïe: 175 minutes de débats dignes d'une audience du tribunal criminel, 30 brillantes minutes d'une éloquente et solide plaidoirie de l'avocat et les autres défenseurs des deux inculpés qui écoperont d'une peine de prison ferme de 3 ans avec mandat de dépôt à l'audience. Hélas, les deux prévenus avaient quitté la salle et la cour malgré le fait que le juge les ait placés sous la garde du policier en faction dans la salle. Mystère. Ce qu'il y a lieu de retenir, c'est que l'abus de confiance a été retenu. Les inculpés relaxés en première instance se sont attelés à une relation commerciale et donc il n'y avait pas lieu d'être en audience pénale. «Cela va de l'intime conviction du juge à l'attitude des parties en présence en passant par les preuves étalées le jour du procès», a indiqué le défenseur.
Un coup de chapeau pour le défenseur qui a soulevé l'admiration de l'assistance et certains de ses confrères pour sa plaidoirie qui a été concluante. La preuve?
Le verdict plus que favorable à Souilah qui n'a jamais cessé de croire en la justice de son pays, même lorsqu'il a eu la mauvaise nouvelle lui annonçant la corruption du trio de juges qui a finalement été tout simplement, éblouissant d'intégrité!

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