L'Expression

{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Les guerres avant la guerre

Le monde est en train de basculer vers un état d'instabilité chronique sur le plan économique et commercial. Tous les pays seront touchés, directement ou indirectement, et ce, à des degrés différenciés selon leur dépendance des marchés internationaux à l'import et à l'export.
Que constate-t-on? Sur le plan commercial, nous assistons à une guerre sans merci, entre les grands acteurs de l'économie mondiale les États-Unis, l'Union européenne et la Chine, avec d'une part, l'installation de barrières de protection de leurs marchés respectifs et l'imposition unilatérale et systématique de droits de douane élevés et, d'autre part, des contre-mesures de rétorsion de même niveau. L'objectif affiché par les uns et par les autres étant de réduire les déficits commerciaux et de protéger la production nationale et les emplois. Cette guerre commerciale n'épargne pas leurs principaux partenaires comme le Mexique, le Canada, le Japon, l'Inde et indirectement le Sud global.
L'augmentation de ces tarifs douaniers, de 10% à 50%, selon les produits ciblés, a un impact direct sur le taux d'inflation et donc sur la consommation des populations de ces différents pays et affectent divers secteurs d'activité et divers produits: l'électronique, les semi-conducteurs, l'énergie, l'aéronautique, les machines industrielles, les automobiles, les produits pharmaceutiques, le soja, les produits agro-alimentaires, les boissons.
Ces mesures visent, non seulement à rééquilibrer les balances commerciales des pays concernés, mais aussi à faire pression les uns sur les autres pour obtenir des concessions sur des dossiers économiques comme l'énergie ou la réglementation technologique. Cette guerre commerciale généralisée a un coût pour les protagonistes et pour le reste du monde, impactés directement ou indirectement par cette guerre commerciale, selon leur degré d'interdépendance. Pour les entreprises qui importent des composants étrangers et voient leurs coûts exploser. Pour les consommateurs, qui payent plus cher les produits étrangers et voient le prix de certains biens locaux grimper par effet domino. Et sur les marchés financiers, la nervosité monte. Les multinationales, prises en étau entre des restrictions commerciales et des incertitudes économiques, ajustent leurs stratégies. La croissance mondiale ralentit, et certains secteurs, comme l'automobile ou la haute technologie sont en pleine reconfiguration.
Le commerce mondial est devenu un jeu à somme nulle en fonction du rapport de force: soit les pays s'alignent sur les intérêts du plus fort, soit ils en paient le prix. Sur le plan économique, la guerre est plus âpre encore, car l'enjeu est l'accès aux ressources minières indispensables à l'industrie de la défense, à l'automobile, à l'aéronautique et à la transition énergétique et numérique, lesquels ont besoin de métaux spécifiques, pour se développer. L'on assiste dans ce domaine à des stratégies diverses pour s'approprier les réserves de minerais dits «critiques» à cause de leur rareté, nécessaires à toute ambition de puissance économique et militaire. La Chine concentre une grande partie de l'industrie minière mondiale. Elle dispose d'un quasi-monopole sur le graphite, le manganèse et les terres rares, qu'elle n'hésite pas à utiliser comme arme commerciale en jouant sur les quotas d'exportation. La Chine s'est rendue aussi incontournable grâce à son industrie de raffinage; entre 70 et 90% du lithium australien, du nickel indonésien, du cuivre chilien ou du minerai de cobalt extrait en République démocratique du Congo (RDC) sont transformés en Chine, ce qui lui permet de dominer les marchés de tous les métaux. Pour réduire cette dépendance, les pays rivaux cherchent à diversifier leurs sources d'approvisionnement dans ce domaine, et ce, par tous les moyens, par la diplomatie, par le jeu d'influences, par la promotion de partenariats gagnant/gagnant, voire par la force si besoin. C'est ainsi que l'annexion du Canada et du Groenland est envisagée par un autre pays, car motivée par l'attrait des ressources naturelles, dont recèlent abondamment ces pays. De même que l'assistance militaire à l'Ukraine est conditionnée, par les pourvoyeurs d'aide à la cession de ses ressources en terre rare. En définitive, ce qui est en jeu, va au-delà de l'autonomie stratégique que chacun recherche, c'est surtout la préservation à tout prix de la domination et du leadership exercés par les grandes puissances sur le reste du monde. Dans le Sud global, l'Algérie est le pays qui a le plus d'atouts pour résister aux retombées collatérales des guerres éconmiques et commerciales engagées par les grands de ce monde pour asseoir leur hégémonie. Elle dispose de potentialités énergétiques et minières considérables et fait preuve d'une grande ouverture à la coopération internationale pour l'exploitation de ces ressources, avec une législation incitative pour les investisseurs étrangers. Pays pacifique et non aligné, l'Algérie reste attachée au multilatéralisme, à la souveraineté des Nations, à la non-ingérence dans les affaires intérieures des États et au droit international consacrées par la Charte des nations et, à ce titre, se considère comme un partenaire fiable et digne de confiance.
L'Algérie a toujours recherché des relations économiques et commerciales mutuellement avantageuses avec tous les pays, et ce par la négociation, rejetant par avance toute pression ou tout usage de la force pour ouvrir son marché ou céder ses ressources. Cependant, les guerres économiques et commerciales actuelles bien que lointaines auront certainement des répercussions sur la chaîne d'approvisionnement des produits importés, industriels, alimentaires ou pharmaceutiques, susceptibles de connaître des ruptures et des hausses des prix, du fait de l'augmentation des tarifs douaniers touchant ces produits.
Il y a donc lieu de se préparer au pire, car les économies de guerre adoptées dans le monde qui privilégient l'armement au détriment des biens de consommation essentiels, vont raréfier et renchérir ces biens. De ce fait, il faudra anticiper dès à présent l'évolution de cette situation et agir résolument pour assurer durablement la sécurité alimentaire et sanitaire de la population. Il faut enfin garder à l'esprit que toutes ces guerres à caractère économique et commerciale appuyées par des campagnes médiatiques et idéologiques offensives, visent à créer des rapports de force en prévision d'une guerre militaire généralisée que d'aucuns considèrent inévitable dans sa version conventionnelle et non nucléaire. C'est la raison pour laquelle le renforcement de notre Défense nationale demeure la priorité des priorités. 

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours