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LES LÉGISLATIVES ET LES DYNASTIES «POLITIQUES» AU LIBAN

Ces candidats qui ont repris le flambeau de proches assassinés

Le fils d´un président, la fille d´un député et le frère d´un ministre: de jeunes candidats aux législatives du 7 juin au Liban, où la logique «dynastique» est encore de mise, ont repris le flambeau de proches assassinés. «J´ai un nom, je suis en train de me forger un prénom», affirme à l´AFP Nadim Gemayel, 27 ans, fils de Béchir Gemayel, président élu assassiné en 1982. Il est issu d´une famille chrétienne maronite entrée en politique voici plus de 70 ans, son père, Pierre Gemayel, ayant fondé en 1936 le parti Kataëb (Phalanges), une des principales formations politiques du pays.
Après Béchir et Amine Gemayel -élu à la tête de l´Etat après l´assassinat de son frère -, l´épouse du premier, Solange, a été l´une des rares femmes à entrer au Parlement. Quant au fils aîné d´Amine, Pierre, il était ministre de l´Industrie en 2005, avant d´être assassiné l´année suivante. Le deuxième fils d´Amine, Sami, présente lui aussi sa candidature au scrutin de juin. Nadim Gemayel affirme être «l´héritier de (son père) et d´une cause». «Je suis fidèle à tous les sacrifices de la famille Gemayel au Liban», assure-t-il, dans les locaux des Kataëb, dans le quartier chrétien d´Achrafieh à Beyrouth, l´endroit même où son père a été assassiné il y a 27 ans. Michel Moawad, fils de l´ancien président René Moawad assassiné en 1989, fait également de la politique, un processus facilité par sa mère, Nayla, ancienne ministre et actuelle députée. «J´avais 17 ans quand mon père a été assassiné. Au début, je ne voulais pas revenir de France où je poursuivais mes études», affirme-t-il, dans la maison paternelle à Zgharta, dans le nord du Liban.
La région de Zgharta est dominée par une autre «dynastie politique» rivale, celle des Frangieh. Sleimane Frangieh, candidat en 2009, est le petit-fils d´un ancien président portant le même nom. Son père, Tony Frangieh, était député de Zgharta et ministre avant d´être assassiné en 1978, en pleine guerre civile. La logique héréditaire en politique dure depuis des décennies au Liban, favorisée notamment par un système confessionnel et féodal omniprésent.
Le député Walid Joumblatt, qui se présente de nouveau, appartient à une ancienne famille féodale de la montagne druze. Il a pris la relève de son père, Kamal, leader historique également assassiné, en 1977.
Le sunnite Saad Hariri est ainsi devenu leader de la majorité parlementaire antisyrienne après que son père, l´ex-Premier ministre Rafic Hariri, a été assassiné en 2005, bouleversant le paysage politique au Liban. Michel Aoun, un leader chrétien allié du Hezbollah, est entouré de son gendre, actuellement ministre des Télécommunications. Sethrida Geagea, la femme de Samir Geagea - membre de la majorité chrétienne et grand rival de M.Aoun - siège au Parlement. Seul le Hezbollah chiite se targue de ne pas favoriser les liens familiaux.
Le parcours de certains, comme Nayla Tuéni, a été précipité par les événements. Le 14 décembre 2005, jeune étudiante de 22 ans, elle était effondrée devant le cercueil de son père Gebrane Tuéni, député antisyrien et directeur général du grand quotidien An Nahar assassiné deux jours plus tôt.
Elle est aujourd´hui candidate à Beyrouth, pour le siège occupé autrefois par son père.
«Je n´ai jamais pensé faire de la politique, mais il fallait continuer la mission de Gebrane», dit-elle à l´AFP, dans son bureau au quotidien An Nahar, couvert de photos de son père.
Son grand-père, Ghassan Tuéni, considéré comme l´un des patriarches de la presse arabe, a été plusieurs fois député et ministre. L´ironie du sort a voulu qu´il soit élu d´office à 79 ans à la place de son fils en 2006.

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