Israël et le Hamas brouillent les cartes

La perspective de l´organisation d´un référendum en Palestine sur la reconnaissance de l´Etat d´Israël brouille considérablement les cartes politiques dans les territoire occupés. Mahmoud Abbas qui a convoqué le corps électoral pour la tenue de cette consultation populaire le 26 juillet prochain, détient là un levier important pour peser lourd sur la scène palestinienne face au Hamas qui, dans le cas de la victoire du «oui», serait désavoué.
Cependant, il est entendu que le parti islamiste, même s´il s´oppose fermement à la tenue d´un référendum n´en trouve pas moins, dans l´escalade sécuritaire de ces derniers jours, un argument imbattable pour justifier son refus de reconnaître l´Etat d´Israël. Même si l´organisation terroriste El-Qaîda, à travers une vidéo de Aymen Zaouahiri, diffusée par la chaîne El-Djazira, abonde dans son sens, ce qui n´est pas pour améliorer son «image de marque» sur la scène internationale, le parti islamiste au pouvoir en Palestine reprend l´initiative militaire et répond au bombardement israélien qui a fait plus de dix morts en Palestine, par des tirs de roquettes que son bras armé, les Brigades Ezzedine Al-Qassam, a revendiqués. Et c´est dans cette atmosphère tendue que cette même organisation paramilitaire menace de reprendre les armes contre Israël, après un an et demi de trêve. «Les Brigades Ezzedine Al-Qassam décideront du moment opportun et du lieu pour riposter avec force aux attaques criminelles d´Israël», a annoncé un communiqué du bras armé du Hamas qui menace de porter «la bataille dans les localités sionistes». Le retour au discours «militariste» vient en réaction à la mort de 14 Palestiniens en 24 heures, dont un couple et ses trois enfants, dans des bombardements d´artillerie sur une plage et une série de raids aériens contre des activistes dans la bande de Gaza. Le président palestinien Mahmoud Abbas a dénoncé ces «massacres sanglants» et décrété trois jours de deuil dans les territoires palestiniens. «Ce que font les forces de l´occupation israélienne dans la bande de Gaza constitue une guerre d´extermination contre notre peuple», a-t-il dit dans un communiqué. M.Abbas a fait appel au Conseil de sécurité de l´ONU pour qu´il oblige Israël à stopper ses attaques, a affirmé son bureau dans un deuxième communiqué.
Le principal négociateur palestinien Saeb Erakat a indiqué avoir demandé l´intervention des Etats-Unis et de l´Union européenne «pour mettre un terme à l´escalade dangereuse» israélienne.
Le Conseil de coopération du Golfe (CCG), l´Egypte et la Russie ont dénoncé les raids comme «inacceptables», tandis que Madrid a affirmé son rejet du recours à la force pour résoudre le conflit israélo-palestinien. Paris a «déploré» les bombardements et leur «caractère disproportionné». Après s´être dans un premier temps abstenus de condamner ces bombardements, soulignant qu´Israël «a le droit de se défendre», les Etats-Unis, par la voix du département d´Etat, ont exprimé vendredi soir leurs «regrets».
L´armée israélienne a annoncé la suspension des bombardements et exprimé son «regret pour toute victime innocente dans des bombardements qui viennent en riposte aux tirs de roquettes» qui se sont intensifiés ces derniers jours contre Israël.