La timide position des Etats arabes décriée

Face au silence des gouvernements arabes, les manifestations des masses populaires se multiplient pour dénoncer cette énième agression israélienne contre la Palestine. Hier, un rassemblement regroupant en majorité des journalistes, intellectuels et des personnalités, a eu lieu à la Maison de la presse Tahar Djaout, 1er-Mai (Alger). Les manifestants n´ont pas mâché leurs mots. Ils ont accusé les régimes arabes d´être de connivence avec Israël dans son offensive contre Ghaza. Prenant la parole, Foudil Boumala, ancien journaliste, s´est dit «indigné de la position timide et honteuse de l´Algérie. Cette position qui ne reflète en aucun cas, l´histoire et l´héroïsme de ses combattants.» «Comment peut-on se contenter d´un simple convoi d´aide humanitaire et de médicaments à destination de la bande de Ghaza. Il faut aller au-delà!», a-t-il martelé. Pour ce faire, les protestataires ont procédé à la signature de «l´Initiative algérienne indépendante».
C´est un appel à une forte mobilisation du peuple pour mettre fin à ces agressions. Dans son intervention, Abdelhamid Mehri, homme politique, a déclaré que «le gouvernement algérien doit sortir de sa réserve en appelant d´urgence à la levée de l´embargo sur Ghaza». Et de poursuivre: «Nous refusons que le gouvernement algérien prenne place avec les lâches et défaitistes Etats arabes face à l´offensive israélienne.» De son côté, l´attaché de presse de l´ambassade de Palestine à Alger, Madjed Moqbel s´est dit ne pas être surpris par cette position de l´élite algérienne. «Cela remonte à ses origines historiques, révolutionnaires et héroïques», clame-t-il.
«Malheureusement, les Etats arabes ont participé indirectement à ce bombardement, notamment l´Egypte mais le peuple palestinien est déterminé à poursuivre la lutte», s´est-il écrié. Pour sa part, le président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l´homme (Laddh), Me Hocine Zahouane a souligné que «via ce génocide en Palestine, nous assistons à un effondrement de l´humanisme.» A ses yeux, «les rassemblements ne sont pas suffisants, ils faut hausser le ton.» Cet avis est partagé par l´ancien directeur de la Bibliothèque nationale, le Docteur Amin Zaoui, qui souligne que «l´élite politique doit se libérer des discours muets.» Il a proposé, de ce fait, «le gel de la participation des membres des pays arabes aux Nations unies. C´est une façon de mettre la pression sur les grands décideurs qui sont aptes à bloquer la machine répressive des agresseurs.»