Le bilan de l’attentat de Kandahar s’alourdit

Le bilan de l´attentat au véhicule piégé mardi soir à Kandahar, dans le sud de l´Afghanistan, s´est alourdi, passant à 43 morts et 65 blessés, a annoncé le ministère de l´Intérieur hier, une attaque dont les taliban ont nié la responsabilité. Il s´agit de l´attentat le plus meurtrier en Afghanistan depuis l´attaque suicide qui avait visé l´ambassade d´Inde à Kaboul, le 7 juillet 2008, où 60 personnes avaient péri. «43 citoyens afghans innocents ont été tués et 65 blessés dans la violente explosion d´une voiture piégée dans le 2e district de Kandahar», indique le ministère dans un communiqué. De son côté, la police locale a parlé d´un camion piégé, avec un bilan légèrement inférieur. «C´était un camion piégé et en tout 40 à 41 personnes ont péri et au moins 65 ont été blessées», a déclaré hier le général Ghulam Ali Wahdat, chef de la police pour le sud, qui a accusé les taliban d´avoir perpétré l´attaque.
Des informations initiales faisaient état d´un attentat perpétré par un kamikaze, mais les investigations n´ont pas permis de vérifier cette hypothèse, selon la même source. La grande ville de Kandahar et sa province sont l´un des bastions des taliban, qui avaient fait de la cité leur berceau dans les années 1990 et lorsqu´ils étaient au pouvoir à Kaboul, entre 1996 et 2001. Un porte-parole habituel des taliban, Yousuf Ahmadi, a nié que ses hommes aient mené l´attaque. «Nous ne sommes pas responsables de l´explosion à Kandahar. Ce n´est pas notre oeuvre. Nous condamnons fermement cette attaque», a-t-il dit au téléphone à l´AFP. Les taliban nient parfois être impliqués dans des attentats qui tuent des civils. La bombe a explosé peu après 19h00 (14h30 GMT), dans une rue très passante du centre-ville, alors que les habitants se préparaient à rompre le jeûne du Ramadhan, près d´un vaste complexe comprenant une salle de réception pour mariages, des boutiques, un hôtel, des bâtiments administratifs, et juste à côté d´une société de construction japonaise. «L´hôtel et 12 maisons ont été totalement détruits par cette explosion», énorme selon les témoins, précise le ministère. Les secours - forces de sécurité afghanes et internationales - ont fouillé pendant des heures, dans la nuit, les décombres pour tenter d´en dégager les civils coincés sous les gravats. L´explosion a détruit portes et fenêtres dans un rayon d´un kilomètre, augmentant encore le nombre de victimes, selon Ahmad Wali Karzaï, chef du conseil provincial de Kandahar et frère du président afghan Hamid Karzaï. L´attaque a eu lieu moins de deux heures après l´annonce, par la Commission électorale afghane, de premiers résultats très partiels de l´élection présidentielle du 20 août. Ces premiers résultats, portant sur moins de 10% des suffrages exprimés, montraient M.Karzaï, qui est originaire de la province de Kandahar, et son principal rival, l´ancien ministre des Affaires étrangères Abdullah Abdullah, au coude à coude, avec un léger avantage pour le sortant. La participation a été très faible à Kandahar, touchée par une vingtaine de roquettes à l´aube du scrutin.