Les dirigeants irakiens invités à Riyadh

L´Arabie saoudite a invité les dirigeants politiques irakiens à se rencontrer à Riyadh après la fête religieuse d´al-Adha (mi-novembre) pour sortir de l´impasse sur la formation de leur gouvernement, une initiative accueillie avec peu d´enthousiasme à Baghdad. «J´invite son excellence le président Jalal Talabani (...) et toutes les parties qui ont pris part aux élections et au processus politique (...) à Riyadh, après la saison du pèlerinage, et sous l´égide de la Ligue arabe, pour trouver une solution au problème de la formation d´un nouveau gouvernement qui prend trop de temps», a déclaré le roi Abdallah ben Abdel Aziz dans un communiqué. «Chacun sait que vous vous trouvez à un moment décisif et que vous devez déployer tous les efforts possibles pour vous unir, (...) pour surmonter vos différences et éteindre les flammes du sectarisme dangereux», a-t-il poursuivi. «Nous sommes prêts à vous assurer tout notre soutien sur n´importe quelle décision que vous preniez de façon à restaurer la sécurité et la paix», a-t-il encore dit. Mais à Baghdad, les réactions étaient plutôt négatives. «Cette initiative saoudienne n´est pas positive et ce pays n´a pas de rôle à jouer car il n´a pas été neutre pendant les dernières années. Il a toujours eu une attitude négative et dure envers Nouri al-Maliki et (sa liste de) l´Etat de droit», a souligné Sami al-Askari, un député proche du Premier ministre sortant. «L´Arabie saoudite aurait dû jouer un rôle il y a longtemps pour soutenir l´Irak. L´initiative arrive trop tard», a affirmé Alia Noussayef, députée d´Iraqiya, la liste dirigée par le rival de M.Maliki, Iyad Allawi. Le député kurde indépendant Mahmoud Othman a estimé pour sa part que les Irakiens devaient régler leurs problèmes entre eux. «Nous respectons la proposition du roi, mais des négociations ont lieu actuellement entre les groupes politiques», a-t-il dit. «Nous espérons que la crise sera réglée avant la fête de l´Adha et si nous ne trouvons pas une solution d´ici là, alors nous examinerons sa proposition», a-t-il souligné. Une nouvelle réunion était prévue hier avec des représentants des principales listes à Baghdad, à l´initiative du président de la région autonome kurde Massoud Barzani. Huit mois après les élections législatives du 7 mars, l´Irak ne dispose toujours pas d´un nouveau gouvernement.
M.Maliki et Iyad Allawi, ancien Premier ministre, sont en compétition pour former ce gouvernement. Le premier a obtenu 89 sièges et le second 91 dans un Parlement qui compte 325 députés. L´Arabie Saoudite est l´un des principaux alliés dans la région des Etats-Unis qui ont multiplié les pressions, en vain, auprès des dirigeants irakiens pour qu´ils parviennent à une solution. L´Iran, la puissance rivale au Moyen-Orient, a reçu ces derniers mois plusieurs dirigeants irakiens, également dans le but de les faire sortir de l´impasse.