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FAIBLE TAUX DE PARTICIPATION AUX LÉGISLATIVES

Les islamistes ne mobilisent pas les Marocains

Une abstention qualifiée d’historique, avec seulement 41% des électeurs qui se sont rendus aux urnes.

Les résultats des législatives au Maroc ont dévoilé deux faits: l´arrivée en tête des islamistes, mais sans qu´ils parviennent à assurer leur objectif de leadership, et le fort taux d´abstention. Pour le premier aspect, les islamistes arrivent en tête des élections législatives. D´après les premières estimations, le Parti pour la justice et le développement (PJD- islamiste), a raflé 56 siéges sur les 325, mais reste loin toutefois de ses objectifs initiaux. La mouvance islamistes est en montée constante au Royaume chérifien, sans constituer pour autant le raz-de-marée attendu. Comparativement aux dernières législatives de 2002 où le PJD a obtenu 42 siéges, ce courant, avec 56 sièges, a amélioré sa représentation dans la Chambre des représentants. Toutefois, même arrivé en tête, le parti islamiste a vu ses espoirs douchés. Et cela pour deux raisons: primo, ils n´ont pas enregistré les résultats escomptés; secundo, ils ne sont ni arrivés à mobiliser ni à séduire les électeurs marocains. Explication: les responsables de cette formation avaient tablé sur 80 sièges au minimum, une ambition qui n´a pas vu son aboutissement au regard des résultats obtenus. Ainsi, l´espoir des islamistes de devenir la première force politique au Maroc s´est évaporé. A la fin des élections, les leaders islamistes sont montés au créneau pour accuser leurs adversaires de «corruption électorale», car, selon eux, «l´argent a coulé à flots» lors de ces législatives. L´autre aspect de ces législatives à relever, reste le faible taux de participation. Seulement, 41% des électeurs se sont rendus aux urnes, soit un recul de 10%, par rapport à 2002. Une abstention qualifiée d´historique. Ces résultats sont en deçà des ambitions des autorités marocaines qui espéraient obtenir mieux que les 52% de 2002. «Ce taux n´est pas à la hauteur de nos ambitions», a reconnu le ministre de l´Intérieur marocain Chakib Benmoussa. Cette fracture entre les citoyens et la politique a créé une vague de tempête dans les rangs de la classe politique marocaine. Cette faible participation de l´électorat brouille quelque peu la donne politique au Maroc. La classe politique du Royaume est sans doute appelée à revoir sa feuille de route. La majorité des partis politiques sont conscients de cette vérité. D´ailleurs, plusieurs d´entre eux ont reconnu qu´il fallait revoir la manière dont ils avaient mené leur action politique durant la dernière décennie. Etant conscient des conséquences que pourraient engendrer encore cette fracture, le ministre de l´Intérieur tente de rassurer, indiquant que «le défi aujourd´hui consiste à réfléchir à la meilleure manière de mobiliser les électeurs afin de soutenir l´action politique. C´est la responsabilité de tout le monde: autorités, partis politiques et société civile». De leur côté, les partis politiques endossent au gouvernement la responsabilité de «cet échec». Ahmed Benjelloun, secrétaire général du Parti de l´avant-garde démocratique socialiste (Pads) de l´extrême gauche, estime que «le facteur essentiel à retenir c´est que les gens n´accordent plus de crédit à la Chambre sortante des représentants (députés) qui était uniquement une chambre d´enregistrement. Il faut maintenant une réforme politique, celle de la Constitution», a-t-il dit dans une déclaration rapportée par l´AFP. Le parti islamiste n´a pas manqué à son tour de lancer des tirs croisés à l´encontre du gouvernement. «C´est un échec total du gouvernement». Le vrai bilan du gouvernement «est le désespoir des Marocains et le retrait de toute confiance dans les partis», a assuré à la même source le numéro deux du PJD, Lahcen Daoudi. De l´avis des leaders de parti, le «bakchiche» a pris le dessus lors de cette élection. Tout le monde parle de l´odeur de l´argent. «Nous sommes prisonniers d´un dilemme: l´achat des voix ou l´utilisation de l´islam», indique Abdelkrim Benatiq, du Parti travailliste. Dans toutes les situations, le Palais n´a rien à craindre. D´abord, le roi détient tous les pouvoirs. Il a surtout la haute main sur les deux ministères de souveraineté (les Affaires étrangères et le Makhzen). Vu que le mode de scrutin au Maroc est à la proportionnelle, aucun parti donc ne peut avoir à lui seul la majorité absolue lui permettant de gouverner seul. Au vu des résultats, qui seront sans doute annoncés dans les prochaines heures, Mohammed VI devrait nommer un Premier ministre qui négociera avec les partis représentés au Parlement pour former une coalition.

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