VIOLENCES EN LIBYE
Nouvel assassinat à Benghazi, un local jihadiste attaqué
Un membre des services de sécurité libyens a été tué hier à Benghazi, où un local du groupe salafiste jihadiste Ansar Ashari'â a été visé par une attaque à la bombe, sans faire de victimes, a-t-on appris de sources locales. «Des inconnus ont tiré des rafales de balles en direction de Mosbah al-Kabaeli, membre de l'Organe (de sécurité préventive) dans le quartier al-Mokhtar dans le centre de Benghazi, provoquant sa mort», a indiqué Hussein Ben Hamid, un des responsables de cet organe qui dépend du ministère de la Défense. L'hôpital al-Jala de Benghazi a confirmé la mort de ce militaire de 21 ans, précisant que la victime avait reçu deux balles dans la tête. Cet assassinat s'ajoute à des dizaines d'autres perpétrés contre des officiers de l'armée et de membres de sécurité dans l'Est libyen, fief des islamistes radicaux et régulièrement touché par des violences meurtrières. Dans la nuit de dimanche à lundi, une «clinique caritative» d'Ansar Ashari'â a été visée par une bombe artisanale, provoquant des dégâts mais sans faire de victimes, a indiqué un membre du groupe sous couvert d'anonymat. «Aucun des membres du groupe présents dans la clinique au moment de l'attaque n'a été blessé», a-t-il dit. L'Est libyen a été le théâtre d'une escalade de violence ces derniers jours, après des heurts meurtriers entre l'armée et le groupe salafiste jihadiste Ansar Ashari'â. Experts libyens et étrangers attribuent régulièrement les attaques menées dans l'Est à des groupes islamistes, dont Ansar Ashari'â, mais les autorités n'osent pas accuser directement ces groupes lourdement armés, par crainte de représailles, selon ces experts. D'autre part, le propriétaire de Tripoli FM, une radio musicale émettant en anglais, a été tué par balles dimanche soir dans la capitale libyenne, pour des raisons jusqu'ici inconnues, a indiqué hier un responsable de la radio. «Le propriétaire de la radio, Radwan Ghariani, a été tué de quatre balles hier soir dans le quartier de Ghot al Roman», dans la banlieue est de Tripoli, a déclaré Rabii Dahan, directeur des programmes et co-fondateur de la radio. «On ignore pour le moment les raisons de cet assassinat. Ce qui est sur, c'est que sa mort n'était pas motivée par le vol», a-t-il ajouté, précisant que la radio a cessé d'émettre en signe de deuil. Radwan Ghariani, la quarantaine, a été trouvé mort gisant dans son véhicule, par une patrouille de l'armée, a ajouté M.Dahan. Selon lui, M.Ghariani, qui est le père de cinq filles, n'a pas reçu de menaces sérieuses à son encontre. Tripoli FM a commencé a émettre le 11 novembre 2011, un mois après la chute du régime du défunt Mouamar El Gueddafi. Dominée par la musique occidentale, elle diffuse aussi des émissions de divertissement et de variétés. Durant plus de quatre décennies, sous le règne de l'ancien régime, les radios privées étaient interdites. La révolte populaire qui avait éclaté en février 2011 à Benghazi (est) a permis dans la foulée l'émergence de dizaines de stations de radio privées, la plupart dirigées par des jeunes. Elle a laissé toutefois place à l'anarchie dans un pays où des groupes armés aux différentes idéologies et obédience font la loi.