PRESIDENTIELLE AU GABON
Recomptage des voix
Dans le cadre des recours en annulation du scrutin, la Cour constitutionnelle va procéder, à partir de demain, à un recomptage des voix.
La Cour constitutionnelle gabonaise va procéder demain au recomptage des voix de l´ensemble des bureaux de vote de l´élection présidentielle du 30 août, dans le cadre des recours en annulation du scrutin, a-t-on appris samedi soir de sources concordantes. «Le recomptage des suffrages» est prévu «le mardi 29 septembre à partir de 14h00» (13h00 GMT) selon un courrier de la Cour constitutionnelle, a affirmé Richard Moulomba Mombo, porte-parole de l´opposant historique Pierre Mamboundou, classé 3e au scrutin. La même information, qui avait été rapportée à l´AFP par l´entourage d´un autre candidat ayant requis l´anonymat, a été confirmée tard samedi par la présidente de la Cour constitutionnelle, Marie-Madeleine Mborantsuo à l´antenne de Radio France Internationale (RFI). «Comme ça avait déjà été fait par la Cour constitutionnelle au moment de la proclamation des résultats, les procès-verbaux de l´ensemble des bureaux de vote seront vus en présence cette fois-ci des huissiers désignés par des requérants», a expliqué Mme Mborantsuo.
«Il s´agit pratiquement d´un dépouillement mais cette fois-ci, des procès-verbaux de chaque bureau de vote. S´il y en a 2800, ce sont les 2800 qui seront recomptés», a-t-elle ajouté.
Selon les résultats officiels annoncés le 3 septembre et validés le lendemain par la Cour constitutionnelle, Ali Ben Bongo, fils du défunt président Omar Bongo, a été élu avec 41,73% des suffrages, devant l´ex-ministre de l´Intérieur André Mba Obame (25,88%) et Pierre Mamboundou (25,22%). MM.Mba Obame et Mamboundou se déclarent chacun vainqueur de ce scrutin à tour unique, organisé de manière anticipée après le décès, en cours de mandat, d´Omar Bongo qui était depuis 41 ans à la tête du Gabon.
La contestation a été marquée par des incidents à Libreville, des émeutes et pillages à Port-Gentil (ouest), capitale économique et fief de l´opposition.
Selon le bilan officiel, les violences ont causé trois morts dans cette ville, placée, depuis, sous couvre-feu. L´opposition a fait état d´un décompte minimum de cinq morts. La Cour constitutionnelle a été saisie au total de onze recours en annulation déposés par neuf candidats et une citoyenne. Elle a jusqu´au 18 octobre pour statuer.