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LA PEINE CAPITALE CONFIRMÉE

Saddam sera exécuté et après?

La cour d’appel irakienne a confirmé, mardi, la condamnation à mort de l’ex-dictateur irakien.

Sans surprise, la cour d´appel de Baghdad a confirmé la sentence du verdict énoncé par le Haut tribunal pénal irakien dans le procès intenté à l´ancien président irakien, Saddam Hussein, et à six de ses collaborateurs dont son demi-frère Barzan Al-Takriti, l´ancien président du tribunal révolutionnaire Awad Al-Bandar, tous deux également condamnés à la peine capitale et l´ancien vice-président Taha Yassine Ramadhan, condamné à la prison à vie. Dans un communiqué publié, mardi, la cour d´appel irakienne a confirmé la condamnation à mort de l´ancien président irakien, Saddam Hussein, pour le massacre de villageois chiites de la localité de Doujail au nord de Baghdad. Pure coïncidence? Il n´en reste pas moins que cette sentence intervient le jour même où le nombre des Américains tués en Irak, depuis l´invasion de mars 2003, a dépassé le chiffre symbolique, de 2973 morts, lors de l´attentat contre le World Trade Center de New York le 11 septembre 2001. C´est le porte-parole du Haut tribunal pénal irakien, Raëd Al-Jouhi qui a indiqué, mardi, que la cour d´appel a «ratifié le verdict d´exécution de Saddam Hussein». L´ex-dictateur irakien sera exécuté, a, de son côté, précisé Arif Shaheen, un juge de la cour d´appel, dans les 30 jours par pendaison et «à n´importe quel moment à partir de mercredi (hier)». Toutefois, ce délai pourrait être dépassé a estimé, hier, le ministre de la Justice, Hashem Al-Sbihi, selon lequel cette exécution pourrait prendre encore «quelque temps» expliquant que «Le décret de la cour d´appel doit être transmis à la présidence. Le décret présidentiel signé sera envoyé à la direction générale des prisons qui, elle-même, sera chargée de mettre la sentence en application». «Ce processus pourrait prendre encore quelque temps, en raison de la fête de l´Aid El Adha (qui doit débuter le 30 décembre)» a-t-il encore ajouté. Se posera sans doute aussi le problème de la signature du décret d´exécution, le président (Kurde) Jallal Talabani, qui est contre la peine de mort, a affirmé à plusieurs reprise, lors du procès, qu´il ne signera pas une éventuelle sentence d´exécution. Le décret pourrait alors être paraphé par l´un des deux vice-présidents, (l´un chiite et l´autre sunnite). Dans une lettre au «peuple irakien», transmise hier à l´agence française AFP, et authentifiée par ses avocats, le président déchu écrit qu´il montera au gibet en «martyr» appelant le peuple irakien à rester uni «face à ses ennemis». «Je me sacrifie. Si Dieu le veut, il ordonnera de me placer auprès des martyrs et des vrais hommes», déclare Saddam Hussein dans ce courrier rédigé avant le rejet de son appel, mardi, par la justice irakienne. «Les ennemis de votre pays, les envahisseurs et les Perses ont trouvé une barrière dans l´unité entre vous et ceux qui vous dirigent. C´est pourquoi ils tentent de semer la haine entre vous» poursuit le texte, en référence à l´armée américaine et au voisin iranien. Pas surpris par la confirmation du verdict, Me Khalil Al-Doulaïmi, avocat de Saddam Hussein a déclaré, mardi, que la condamnation à mort de l´ancien président irakien, Saddam Hussein, était «prévisible» dénonçant à nouveau un «procès politique» selon lui. «Le verdict de la cour d´appel est prévisible (...) Nous n´avons pas du tout été surpris car nous sommes convaincus que c´est un procès politique à 100%». Selon lui, «la décision de la Cour d´appel émane d´un homme: Mouaffak Al Roubaie (conseiller irakien à la Sécurité nationale). Ce procès est politique ´à cent pour cent´´ et les organisations internationales des droits de l´Homme ainsi que les juristes doivent comprendre cela». La question qui se pose, et se posera à terme, est de savoir si l´exécution de Saddam Hussein résoudra, à elle seule, les problèmes, souvent insurmontables, qui sont ceux de l´Irak, aujourd´hui au bord de la partition et où la violence et la guerre confessionnelle font, chaque jour, des dizaines de victimes. Il est patent que l´ex-dictateur irakien -qui a fait souffrir durement les communautés irakiennes- mérite sans doute la mort et a, à tout le moins, quelque chose à payer au peuple irakien, mais certes pas dans un procès qui a été une caricature de jugement et dans les conditions de l´Irak, depuis l´invasion américaine, qui étaient loin d´être sereines. Aussi, un Saddam Hussein mort en «martyr» risque plutôt d´être éminemment plus dangereux pour la paix et la sécurité en Irak que ne le pensent les commanditaires d´un procès qui était une mascarade et avait toutes les apparences d´une vengeance. De fait, il n´y a, aujourd´hui, que la Maison-Blanche pour estimer que le procès de Saddam a été «juste» comme le déclarait son porte-parole, Scott Stanzel, selon lequel la confirmation de la condamnation à mort de Saddam Hussein était un événement qui «ferait date» pour les Irakiens et a estimé que l´ancien «tyran» avait eu un procès «juste». «Cette journée fera date dans les efforts que mènent les Irakiens pour remplacer la loi d´un tyran par l´Etat de droit». «Les Irakiens méritent qu´on les félicite de continuer à utiliser les institutions de la démocratie pour rendre la justice», a ajouté, sans rire, le porte-parole depuis l´avion qui emmenait le président George W.Bush au Texas (sud) où il passera les vacances des fêtes de fin d´année. Réagissant à la confirmation de la condamnation de Saddam, Human Rights Watch (ONG américaine de défense des droits de l´Homme) a réagi par Richard Dicker, directeur du programme Justice internationale, selon lequel «Imposer la peine de mort, indéfendable dans tous les cas, est d´autant plus une erreur après une procédure aussi inéquitable» indiquant que le fait «qu´une décision de justice soit annoncée par le conseiller à la Sécurité nationale de l´Irak souligne les interférences politiques ayant entaché le procès de Saddam Hussein». De son côté, la Fédération internationale des ligues des droits de l´Homme (Fidh) a demandé aux dirigeants irakiens de ne pas ratifier la décision de la justice d´exécuter Saddam Hussein et a appelé à un «moratoire» sur la peine de mort en Irak. Dans un communiqué, la Fidh «exprime, une fois de plus, son opposition à la peine de mort, en toute circonstance et en tout lieu.»

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