AÏN TÉMOUCHENT
Bras de fer travailleurs de l’Opgi-Union de wilaya
La section syndicale de l’Opgi d’Aïn Témouchent a-t-elle une existence légale ?
Non, répondent les membres de l´ancien bureau et des travailleurs de cette Epic qui contestent la procédure de renouvellement, entachée de plusieurs vices de forme, selon nos interlocuteurs.
Les responsables de l´Union de wilaya (Ugta) insistent sur le caractère légal de la procédure de renouvellement et soutiennent que toute l´affaire (contestation du nouveau bureau) est une grossière manipulation orchestrée par la direction de l´Opgi.
Des membres de l´ancien bureau contestent la procédure d´élection qui ne répond pas aux dispositions du statut général de l´Ugta qui stipule que le bureau sortant doit présenter un bilan moral et financier avant de procéder à l´élection d´une commission électorale chargée de la préparation et du suivi de l´opération de renouvellement du bureau de la section. « La commission a été désignée par l´Union de wilaya, ce qui est contraire au règlement», diront nos interlocuteurs.
L´opération de vote a été entachée de plusieurs irrégularités, affirment des travailleurs dans un rapport adressé au secrétaire général de l´Union de wilaya. Ces derniers, dont des candidats élus, ont dénoncé plusieurs irrégularités constatées au cours du vote et du dépouillement des voix.
Le vote qui s´est déroulé, le 13 juin 2004 ne se serait pas déroulé dans des conditions de transparence et de régularité.
Pis encore, selon les membres de l´ancien bureau, ce vote a permis l´élection, au poste de secrétaire général de la section, d´une contractuelle arrivée en fin de contrat. Cette dernière qui n´a jamais fait partie du personnel permanent de l´entreprise a été placée à la tête du bureau de la section et ceci en totale contradiction avec les statuts généraux de l´Ugta qui stipulent dans l´article 96 que les délégués du personnel sont «élus par le personnel confirmé, âgés de plus de 21 ans révolus et justifiant de plus d´une année d´ancienneté au sein de l´organisme employeur».
Cet argument est réfuté par le responsable de l´Union de wilaya qui précise que l´élu (le nouveau secrétaire de section) justifie de 7 ans d´ancienneté et que son contrat de travail lui a été renouvelé à plusieurs reprises. «Son licenciement pour fin de contrat n´est qu´une parade pour contester son élection», dira-t-il.
Faux, rétorquent les membres de l´ancienne section syndicale qui précisent qu´une notification de rejet de permanisation, datée du 11 février 2002, a été adressée à cette employée qui continuait à être liée à l´office pour un contrat à durée non déterminée renouvelé en fonction des besoins de service. «Une fois les besoins levés, il a été mis fin à ses fonctions ainsi que 4 autres contractuels dont un chargé de mission collaborateur du directeur général. Pourquoi l´Union de wilaya s´acharne-t-elle à défendre uniquement le cas de cette employée alors qu´ils sont 5 dans sa situation», s´interrogent des travailleurs.
Ces derniers n´ont pas manqué de relever aussi qu´outre les lacunes qui ont entaché la procédure de renouvellement du bureau de section, d´autres entorses au règlement ont été constatées à l´occasion du remplacement des membres élus qui avaient, «introduit un recours pour protester contre le simulacre d´élection. L´ordre logique, selon le nombre de voix obtenues lors des élections, n´a pas été respecté par l´Union de wilaya qui a composé un bureau de section à sa guise et qui se trouve lui aussi aujourd´hui paralysé par d´autres défections», diront des travailleurs.
Pour les responsables de l´Union de wilaya, la situation de conflit que vit l´Opgi est née d´une confusion dans l´application de la loi. «L´ancien bureau s´accroche aux dispositions de la loi 90-14 relative au droit à l´exercice syndical, alors qu´en réalité, les procédures de renouvellement sont théoriquement définies par la loi 90-11 portant statuts généraux», dira le responsable de l´Union qui précisera que le conflit qui oppose sa structure à l´ancien bureau de section de l´Opgi fait l´objet d´une action en justice, l´affaire sera jugée dans les prochains jours.
Des travailleurs de l´Opgi refusent de reconnaître la légitimité du nouveau bureau de section, un bureau contesté aussi par les membres du bureau partant qui refusent de reconnaître une légitimité à une structure présidée par une contractuelle qui ne fait même pas partie des effectifs de l´office.
Qui a tort et qui a raison? La loi a-t-elle été bafouée à l´occasion de l´opération de renouvellement du bureau?
Seule la justice est en mesure d´apporter des éléments de réponse à cet imbroglio qui risque de paralyser une Epic qui a montré tout son savoir-faire après le séisme du mois de décembre 1999.