«Les mises au point du MSP»

Bouguerra Soltani, en abordant la question des relations algéro-françaises, connaissant une embellie sans précédent sous Chirac et Bouteflika, commence d´abord par saluer «la fin de la légitimité historique intervenue à l´occasion de la commémoration du cinquantenaire de la guerre de Libération nationale». Le MSP, qui a revendiqué les décisions prises par Bouteflika à cette occasion, souhaite que seuls les moudjahidine, les veuves et les filles de chouhada puissent garder leurs avantages jusqu´à ce qu´ils disparaissent tous. Pour ce qui est des relations avec la France, donc, le MSP ne voit aucun inconvénient à ce qu´elles soient au beau fixe, mais pose quand même ses conditions pour ce qui est de solder les comptes concernant notre passé colonial commun. Pour lui, «il n´est pas question d´amnistie pour les harkis». Leurs familles, en revanche, ne sont concernées en rien par ce qu´ils ont fait. Ils peuvent donc venir en Algérie avec des passeports algériens ou français. S´agissant des pieds-noirs, Bouguerra Soltani estime qu´il faut traiter cette affaire au cas par cas. Selon notre interlocuteur, les blessures seraient encore trop fraîches pour qu´il puisse être pardonné à des gens qui ont commis des crimes, torturé, volé, en Algérie. Ces gens pourraient rentrer en Algérie, revoir une dernière fois le «paradis perdu», et peut-être visiter les tombes de leurs parents disparus. Pour ce qui est des juifs, enfin, avec lesquels Bouguerra Soltani refuse d´établir le moindre amalgame avec l´entité israélienne colonialiste, la question est la même puisque là encore, il faudra effectuer un traitement au cas par cas. C´est pour cette raison, du reste, que le président du MSP a refusé catégoriquement de dire quelle serait sa position si Enrico Macias était invité de nouveau dans notre pays. Il estime que «c´est le tapage médiatique fait par les partisans de sa venue qui se trouve à l´origine de l´échec de ce plan puisque ce chanteur aurait pu venir incognito, comme l´ont fait avant lui de nombreuses personnes dont le passé colonial n´est pas tout à fait blanc».