«Pas de seconde session du Bac»

Au centre des controverses, depuis quelque temps, la thèse d´une deuxième session du bac revendiquée, rappelons-le par le Conseil national autonome des professeurs de l´enseignement secondaire et technique (Cnapest), a été catégoriquement exclue par le ministre de l´Education nationale M.Aboubakr Benbouzid. «Sans une étude pédagogique approfondie, il est impossible de parler d´une deuxième session», a affirmé le ministre à l´occasion de la tenue, hier à Zéralda, d´une conférence nationale de coordination des directeurs de l´éducation.
L´Exécutif devra, de son côté, trancher cette question, puisqu´un dossier en la matière lui sera soumis dans les tout prochains jours, confirme-t-on auprès du ministre. A l´ordre du jour de la rencontre, seront débattus divers thèmes liés spécialement à la situation du secteur de l´éducation, à la réforme du système éducatif, mais aussi à certaines préoccupations soulevées par des enseignants protestataires. S´agissant de la question relative au retard survenu à la suite du débrayage observé par le CLA (Conseil des lycées d´Alger) et le Cnapest au début de l´année scolaire en cours, M.Benbouzid s´est montré satisfait quant au taux de rattrapage enregistré.
Celui-ci est de l´ordre de 94% au niveau de plus de 1003 lycées. 400 autres collèges secondaires ont achevé les programmes à 100%. Le premier responsable de la tutelle a tenu à garantir par ailleurs que «d´ici le 8 juin prochain, tous les établissements auront terminé leurs programmes».
Effleurant le volet lié au manuel scolaire, le ministre de l´Education nationale a reconnu l´existence d´un déficit défini par l´insuffisance et l´absence du manuel scolaire dans certaines régions du pays. Cet état de fait est dû, selon les propos du ministre, aux difficultés rencontrées en matière de distribution, mais aussi à la faiblesse du taux de production du livre. «Pour couvrir à 100% les besoins des élèves, il faut 66,5 millions de manuels. Tout en sachant que les capacités de production de l´Office national des publications scolaires (Onps) sont de l´ordre de 24 à 26 millions de livres, soit une couverture de 40% seulement».
Dans ce cas, l´ouverture du secteur privé est d´actualité, puisque son apport est estimé à 68%. La réforme du système éducatif, cette question qui ne cesse de constituer l´une des revendications majeures de certaines personnalités et organisations politiques, a été aussi amplement évoquée lors de ce rendez-vous. En effet, l´orateur a déclaré que l´enseignement des langues sera garanti à travers l´ensemble du territoire national.
La langue française sera introduite dès la prochaine année scolaire à partir de la 2e année de l´enseignement fondamental. L´anglais sera enseigné à partir de la 7e année. Pour ce qui est de tamazight, le ministre a fait savoir que des méthodes pédagogiques adéquates seront mises en oeuvre afin de garantir un enseignement promotionnel à cette langue. Abordant la question liée aux doléances énoncées par le Cnapest et à la menace de recourir à de nouvelles actions de protestation, M.Benbouzid a affirmé enfin que son instance prône la culture du dialogue et de la concertation. Cependant, «certaines revendications, notamment celles relatives au statut particulier et à la retraite, sont du ressort de la chefferie du gouvernement», a-t-il avancé.